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La position du GAG sur la réforme du BP JEPS et la disparition de la mention "Animation Sociale"
Credit photo : GAG

La position du GAG sur la réforme du BP JEPS et la disparition de la mention "Animation Sociale"

publié le : 21 janv. 2025

Réaction du GAG à la suppression des diplômes de l’animation sociale

Les résultats de l’enquête métier 2024 du GAG sur les animateurs avec les personnes âgées ont été dévoilés au congrès CNAAG des 26 et 27 novembre 2024. Ils donnent un éclairage réaliste sur la situation dans les établissements et les contradictions de la période et des décisions.

I- Une réussite incontestable : 

La professionnalisation du secteur de l’animation se poursuit. 

  • Nous sommes aujourd’hui à un taux de professionnalisation de 76,7% (19,5% en 2003, 34% en 2011, 75% en 2017), progression remarquable pour une profession non réglementée,

  • La profession reste stable et attractive (10,3 années d'ancienneté métier), ce qui est à souligner dans le contexte actuel. Les emplois dans le secteur de l’animation avec les personnes âgées sont stables (93,3% en CDI ou sous statut) et à temps plein à 80,7%.

  • La mobilité professionnelle fonctionne : 51,7% viennent de l’animation (contre 33,2% en 2017, dont la moitié vient de l’animation avec d’autres publics), 13,7% viennent du soin (21,9% en 2017), 9,2% viennent de l’intervention sociale (6% en 2017), 23.1% viennent d’emplois divers (33.6% en 2017)

  • Le nombre d'animatrices (nous disons animatrices, car la profession est féminisée à 91%) continue à progresser (1 pour 97,3 résidents en 2003, 1 pour 71,3 en 2011, 1 pour 64,8 en 2017, et 1 pour 58 en 2024), et même le budget a augmenté (de 0.09 € par jour et par personne en 2011, à 0.18€ en 2024). Tout ceci reste beaucoup trop faible, mais la progression est réelle dans un contexte particulièrement difficile.

  • De plus en plus, lors des visites de conventionnement CPOM ou d'accréditation, les ARS et les départements insistent sur la nécessaire qualité de la vie sociale des anciens, et sur les compétences professionnelles et recommandent les diplômes de l’animation sociale.

La professionnalisation s’est effectuée par les diplômes de l’animation sociale (BP et DE) pour 75,7% de la professionnalisation. Ce dispositif créé entre 2003 et 2005, dans la foulée des mesures post canicule et avec la participation du GAG, confirme sa réussite. Il était construit sur deux piliers :

  • une formation très méthodologique (ni strictement technique, ni strictement théorique) qui facilite adaptations et initiatives maîtrisées (voir crises 2020 et 2021), 

  • des diplômes interministériels (Jeunesse et Sports opérateur traditionnel de l’animation), et Affaires Sociales (pour la direction vers les publics en difficulté de lien social), ce qui a permis reconnaissance (y compris en fonction hospitalière) et passerelles.

Résultat très satisfaisant sur la professionnalisation, mais dispositif aujourd’hui en danger ! 

II- Une mise en danger sans raison, mais non sans risques : 

La direction des sports (qui contrôle maintenant tous les volets de Jeunesse et Sports) vient de décider (dans la foulée des Jeux Olympiques) de “simplifier l’offre de formation” en supprimant une grande partie des dispositifs existants : 

  • Un seul diplôme pour toutes les formes d’animation, mais maintien des très nombreux diplômes sportifs

  • Suppression de tous les dispositifs interministériels (animation culturelle avec le ministère de la Culture, animation sociale avec les Affaires Sociales, le 2° en quantité de formation après celui sur l’animation avec les mineurs), 

  • Augmentation de la part commune sports et animation (40% des Unités de Compétences en 2005, puis 50% en 2016, et désormais 66% des blocs de compétences) faisant de l’animation une annexe de l’activité sportive

  • Baisse catastrophique des niveaux de formation, en particulier, pour les BP, sur les deux Blocs de Compétences communs, avec des compétences uniquement techniques et une vision restrictive, répondant aux demandes des employeurs sportifs (les fédérations), mais pas aux objectifs de l’animation. Seul le bloc de compétences animation se situe dans la logique de l’animation socio-culturelle ; il est bon, mais orienté vers les mineurs, différent du public des adultes âgés, en forte progression démographique et dont les attentes sont fortes.

  • Une réforme décidée et appliquée en urgence pour les BP (niveau 4) et en application prochaine pour les DE (niveau 5)

Il y a visiblement confusion entre simplification de l’offre de formation et une baisse des niveaux inquiétante quand il s’agit de publics en difficulté et dont l’approche est complexe.

Le résultat est de supprimer les deux piliers de l’animation sociale : solide formation méthodologique et délivrance interministérielle. 

Autrement dit : comment détruire un dispositif utile, qui a fait ses preuves, et qui fonctionne ? Comment mettre en danger l’accompagnement des plus fragiles ?

III- Une proposition constructive : 

Aujourd’hui, il devient urgent de construire un nouveau dispositif répondant aux demandes du secteur, en s’appuyant sur les 2 piliers efficaces : qualité de la formation et passerelles. 

Le GAG demande au Ministère des Solidarités de créer un bloc de compétences complémentaire sur l’animation sociale correspondant aux demandes à la fois de la profession et des employeurs, et visant l’amélioration des services aux personnes en difficulté de lien social. D’après nos contacts, la Direction des Sports, pas intéressée par les publics en difficulté, ne s’opposerait pas à un tel dispositif.

Ce bloc de compétences complémentaire pourrait : 

  • se construire collectivement à plusieurs mains : ministère des Solidarités, employeurs, professionnels, éducation nationale et organismes de formation. Le GAG, seule association professionnelle nationale sur l’animation avec les personnes âgées, ayant l’expérience et l'expertise dans la construction des qualifications, est partant pour cette coopération.

  • concerner tous les secteurs pratiquant l’animation sociale : la gérontologie, mais aussi le handicap et l’insertion, promis aux mêmes difficultés,

  • insister sur les démarches et méthodes, comme les formations de l’animation sociale, avec une alternance entre centre de formation et mise en pratique en situation réelle,

  • prévoir les passerelles : le bloc de compétences complémentaire pourrait être accessible 

    • soit avec le nouveau BP animation, 

    • soit avec le bac pro animation de l’Education Nationale 

Le GAG soutient cette formation initiale, construite sur le modèle de l’animation sociale, qui se fait dans 220 lycées et qui est une des portes d’entrée dans le métier. L'articulation validée par le ministère de l’éducation (3 unités sur 4 entre bac pro et BP) n’a pas été transcrite dans les textes de la direction des sports (le ministère de l’éducation est son ministère certificateur !), articulation qui manque encore dans la nouvelle formule. La baisse inévitable des niveaux du futur BP, au vu des référentiels, nous oblige à les mettre au même niveau.

  • s’appuyer sur les formations de base (y compris Jeunesse et Sports) et développer des compléments adaptés pour garantir un niveau de formation acceptable

  • s’appuyer sur la délivrance par le ministère des Solidarités pour poursuivre la reconnaissance des qualifications.

  • Pour faciliter toutes les passerelles et développer une formation cohérente, nous souhaitons l’intégration du ministère de l'éducation dans cette construction commune. 

Nous insistons sur l’urgence de la construction de ce bloc de compétences complémentaire, afin que la période de vacance de formation soit la plus courte possible (la direction des sports arrête les formations ancienne formule au 30 novembre 2024 et débute les nouvelles en 2025 !)

-> Le GAG est disponible pour cette construction commune !

Le secteur professionnel ne comprend pas le désengagement du ministère des solidarités qui accepte de fait la suppression de plusieurs de ses diplômes (et peut-être à son insu ?).

La gérontologie est certes en difficulté : des pans entiers des professions sont en forte perte d’attractivité. Mais ce n’est pas le cas des animateurs. Les réformes de la Direction des Sports montrent une méconnaissance totale d’un secteur participant à la cohésion sociale, et un refus de le connaître; Mais est-il possible de laisser un secteur professionnel être détruit alors qu’il est utile, qu’il fonctionne et qu’il continue à progresser.

-> Le GAG est prêt à s’engager et à construire avec le ministère cette nouvelle étape.

Nous demandons donc : 

  • au ministère des solidarités d’engager la construction de ce bloc de compétences complémentaire,

  • aux employeurs et aux fédérations de directeurs, avec lesquelles nous partageons la paternité de la progression de l’animation et la professionnalisation du secteur, d’intervenir auprès du ministère pour soutenir notre proposition, et de participer à cette construction partagée,

  • aux organismes de formation : (ceux issus de l’éducation populaire, comme ceux issus de l'intervention sociale) qui ont participé à la réussite incontestable des diplômes de l’animation sociale, à nous rejoindre dans cette nouvelle construction collective,

  • aux animateurs et aux réseaux locaux d’animateurs : de se mobiliser et de faire connaître la nécessité d’avancer vers une construction commune et partagée.

Le GAG exprime sa détermination à avancer sur cette question essentielle pour les anciens, pour les structures d’accueil et d’accompagnement, et pour les professionnels concernés.

Contacts GAG : 

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